Est-ce un parterre de fleurs, un coin de paradis perdu ?
La vie cachée de lutins farceurs au fond d'une antique forêt ?
Des couples amoureux surpris dans les clairières ?
Une tendre et folle bataille entre les hommes et les dieux ?
Dès le premier regard, l'œuvre de Claudie Gousset pose bien des questions !
Grâce à une technique apparemment enfantine (dessin, coloriage, feutre etc.. ) mais très exigeante, nécessitant patience et persévérance, elle réalise des tableaux complexes et raffinés où poésie et mystère s'imbriquent inextricablement.
L'influence de tous les arts premiers et de ses dieux s'impose, mais leur présence y est bienveillante, souriante, humaine ! On hésite à qualifier tous ces personnages qui se côtoient, s'aiment ou s'ignorent, et nous invitent dans le monde étrange, parfois inquiétant qu'ils habitent, un monde rempli jusqu'à saturation de toute la vie possible, où la nature très présente déroule ses couleurs riches et tendres, ses motifs répétitifs mais infinis dans leur forme et leur rythme, réminiscence d'un paradis rêvé et sauvé par l'imaginaire du peintre.
On pourrait faire référence à l'art naïf ou brut, mais il me semble plus proche de l'art du tissage et des tapisseries qui ornaient nos châteaux médiévaux, comme des tapis orientaux dans leur représentation symbolique des jardins du paradis.
C'est un monde profondément enfoui dans notre inconscient qui nous est ici rendu dans ces images pleines de tendresse et de magie, message subliminal inspiré par tous les mythes primitifs (aborigènes, africains, amérindiens, précolombiens etc.…) dont Claudie Gousset fait une symbiose originale pour créer son univers personnel, un univers qui lui est propre mais qui nous parle et nous entraîne au pays du merveilleux.
Laure NOLLET